Le premier sexe

L’ancien Régime reposait largement sur une société patriarcale, où la suprématie des hommes était incontestée. La Révolution met fin à cet ordre ancien tandis que la Déclaration des Droits de l’Homme ouvre la voie à une société où change le statut des femmes. L’avènement du citoyen, l’égalité proclamée, la montée de la bourgeoisie, les transformations de la vie sociale vont modifier progressivement le rôle, le statut et l’image des hommes.

En dépouillant journaux intimes, chroniques de vie, romans, correspondances, André Rauch étudie précisément les mutations, parfois porteuses de crises, qui affectent l’identité masculine jusqu’au début du XXe siècle. Les bouleversements ont été fondamentaux : la gloire du soldat sous l’Empire, la généralisation de la conscription, par exemple, sont autant de nouvelles expressions de la virilité. De même l’ambition sociale et la volonté de faire carrière, qui imposent dorénavant la maîtrise de soi. Les hommes apprennent à se réfréner et à endurer les épreuves du collège, de l’armée, du chantier et, plus généralement, de la promotion sociale. La vigueur du désir, la maturité virile que prouvait l’ardeur physique, l’impétuosité que devait traduire la puissance sexuelle, sont autant de repères désormais brouillés. L’art de séduire évolue. Les lieux masculins changent : le cercle, le café, le cabaret sont peut-être une manière pour les hommes de s’isoler, voire de se protéger.

Le XXe siècle s’éclaire à la lumière de cette recomposition fondamentale de l’ordre des hommes face à la montée du pouvoir féminin.

Cet essai  inaugure une nouvelle histoire des relations entre hommes et femmes.

 

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